6 juillet 2008

Les Hushpuppies - The Trap (2005) et Silence Is Golden (2007)

Ce groupe composé de Olivier Jourdan (chant), Wilfried Jourdan (clavier), Franck Pompidor (batterie) et Cyrille Sudraud (guitare), tous trois originaires de Perpignan et de Guillaume Le Guen (bassiste) originaire de Bordeaux, et installé à Paris, est peut être ce qui se fait de mieux en matière de rock dans l'hexagone.
A l'aune de la « découverte » par la presse spécialisée de cette désormais fameuse scène rock parisienne, les Hushpuppies, à l'image des AS Dragon et des Hellboys, font figure de vétérans. Elévés au biberon des Kinks, Who, Small Faces et autres groupes sixties, les Hushpuppies proposent un rock direct, efficace, mélodique et classieux, les plaçant loin au dessus de la mélée et leur permettant de s'élever au niveau des meilleurs, scène anglo-saxonne comprise.
Leur premier album The Trap sort en 2005 et surprend par sa mâturité et la maîtrise qu'affiche instantanément le groupe. Dans un premier temps le groupe balance des pépites rageuses dans une veine garage rock d'une qualité hallucinante : « 1975 », « Packt up like sardines in a crushing box », « You're gonna say yeah! », autant de morceaux dont on se demande encore comment, alors que Strokes et Libertines avaient pour le meilleur et pour le pire ouvert la voie à un renouveau du rock, la France a pu rester si hermétique... « Marthelot 'n' clavencine » développe un autre aspect du groupe commençant comme une ritournelle pop avant de prendre un ton plus lancinant, plus psychédélique porté par les claviers et les guitares qui s'entremèlent, avant de revenir à la tonalité du début. Extraordinaire. Sur « Pale Blue Eyes », les Hushpuppies font la preuve de leur goût avéré pour les mélodies sucrées et une rytmique de plomb que n'aurait pas renié Queens Of The Stone Age, impression confirmée par « Comptine » (du Arctic Monkeys avant l'heure...).
La 2e face de l'album propose paradoxalement un autre groupe, plus aventureux mettant de côté les influences garage au profit d'ambiances plus éthérées, les guitares peuvent rester menaçantes comme sur « Bassautobahn » mais le but est ailleurs. Le groupe se dit lui même inspiré par les ambiances psychédéliques d'Electrelane, Grandaddy ou Death In Vegas, et cela se sent sur cette deuxième face. Electrelane et Death In Vegas? Oui comme sur ce « Alice In Wonderland » épique qui doit aussi beaucoup à Kraftwerk. Le rythme s'accélère quelque peu sur un « Single » truffé de bonnes idées comme ces changements de rythmes ou sur un « You and me » qu'aurait aimé les Pixies. L'album s'achève sur un « Automatic 6 » surprenant presque a capella.
Ce disque excellent de bout en bout sort chez Diamondtrax et se vendra quand même à plus de 20 000 exemplaires, ce qui n'est pas rien en France et pour un disque de rock!
Il faudra attendre deux ans pour pouvoir enfin écouter le successeur de The Trap. Entre temps, le groupe acquiert une réputation de solide groupe de scène accentuant l'aspect « culte » (je déteste cette appelation mais bon..) du groupe. Silence Is Golden sort donc en 2007 et marque une évolution dans le son du groupe ou tout du moins une volonté de ne pas rester cantonner à un seul genre, de fuir une quelconque étiquette. L'album s'ouvre avec « A trip to Vienna » commençant progressif pour s'achever dans un maëlstrom powerpop à la Supergrass! « Lost Organ » confirme cette orientation du groupe vers une powerpop en droite file du Supergrass des débuts. On sent le groupe sûr de sa force, plein d'entrain comme sur « Moloko Sound » ou « Fiction of the facts ». La tonalité pop se fait particulièrement sentir sur le calme (du moins en apparence) « down down down » ou un emballant « hot shot » faisant le pont avec les morceaux rageurs du premier album.
A noter l'excellence de « Bad taste & gold on the doors », attaque en règle du star-system avec son refrain « I want my Kate Moss », génial! « Love Bandits » présente un groupe assuré même dans des morceaux apaisés rappelant le Robert Wyatt de Matching Mole. « Lunatics'song » est le seul morceau un peu faiblard de l'ensemble ou tout du moins incongru, mais qui se laisse écouter malgré tout.
A l'image du premier album où le groupe dévoilait une autre facette sur la 2e face, c'est en toute fin d'album que le groupe ouvre une autre voie avec « Broken Matador » et « Harmonium » ayant de toute évidence fini d'assimiler leurs divers influences, ces morceaux dégageant un parfum post-punk enivrant.
En fait cet album n'a qu'un seul défaut : se dire qu'il va encore falloir attendre pour avoir la suite!

Frank

http://www.myspace.com/hushpuppies

Tracklisting :
The Trap :
1. 1975
2. Packt Up Like Sardines In A Crushin Box
3. You're gonna say Yeah
4. Marthelot 'N' Clavencine
5. Sorry so
6. Pale Blue Eyes
7. Contine
8. Bassautobahn
9. Alice in wonderland
10. Single
11. You and me
12. The trap
13. Automatic six

Silence Is Golden :
1. A Trip To Vienna
2. Lost Organ
3. Moloko Sound Club
4. Bad Taste And Gold On The Doors
5. Love Bandit
6. Down, Down, Down
7. Fiction In The Facts
8. Lunatic's Song
9. Hot Shot
10. Broken Matador
11. Harmonium

Quelques vidéos :





2 commentaires:

  1. Merci pour la chronique.
    Assurément, le groupe n° 1 dans le rock français. Talent et classe. Les successeurs des Dogs dans mon panthéon perso. Et c'est un compliment.

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  2. Apparemment le groupe commence à enregistrer leur nouvel album, on attend ça avec impatience !

    Frank

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