27 septembre 2009

Arctic Monkeys - Humbug (2009)

S'il on fait quelques recherches sur internet on se rend vite compte qu'alors que la presse, unanime, encense ce nouvel album des Arctic Monkeys, la blogosphère est beaucoup plus mesurée voire acerbe sur cette nouvelle galette de la bande à Alex Turner. Doit on en déduire que comme nous avons beaucoup aimé ce disque nous choisissons la facilité ou sommes nous juste devenus de vieux cons? Cette question on se la pose assez souvent pour que l'on puisse y apporter la réponse suivante : notre humble objectif est de vous faire partager notre passion et nos coups de coeur. Et bien une fois n'est pas coutume on va se ranger derrière l'avis de la presse écrite et défendre ce disque, car il le mérite. Tout simplement.
La petite récréation de The Last Shadow Puppets d'Alex Turner (ici) et Miles Kane (The Rascals - ici) aura finalement eu un grand impact sur l'écriture d'Alex Turner et explique sans doute pour beaucoup la génèse de ce Humbug.
Alors c'est vrai l'album ne contient aucun tube dans la veine de "I bet You Look Good...", les influences de groupes comme Wire (diffuses sur le 2e album) ont complètement disparues... Et alors ? The Horrors ont montré que l'on pouvait changer de registre tout en conservant son intégrité et assumer ces changements avec une égale qualité.
Le disque a été pour la grande majorité de ses titres produit par Josh Homme (Queens Of The Stone Age). Seuls trois titres le sont par l'habituel producteur James Ford.
Le son du groupe s'en ressent : plus carré, les musiciens donnent l'impression de jouer plus resserré, le travail sur la rythmique est à ce titre assez remarquable. Cette nouvelle approche renforce le caractère plus mâture des compositions.
Car passé un "My Propeller" qui aurait pu se trouver sur The Age Of Understatement, le groupe se fait plus aventureux, "Crying Lightning" porté par une splendide ligne de basse et "Dangerous Animal" à la violence sourde, contenue, portent la patte de Josh Homme.
Le contraste avec les morceaux produits par James Ford est d'ailleurs assez saisissant : "Secret Door" et "Cornerstone" aux ambiances plus apaisées quasi bucoliques tranchent avec le reste des morceaux. Toutefois l'agencement des pistes font que ces derniers s'intègrent bien dans le tracklisting et permettent une variation de tempo bienvenue.
D'ailleurs ce qui surprend à l'écoute de Humbug c'est l'unité de l'album qui s'écoute d'un bloc, sans qu'un morceau ne se dégage véritablement plus qu'un autre. Le groupe joue beaucoup sur la variété des ambiances tout en prenant soin de ne pas nuire à la tonalité générale du disque. L'enchaînement de "Potion Approching" (un des rares morceaux qui aurait pu se trouver sur le précédent album) et de l'éthéré et presque psychédélique "Fire And The Thud" se fait ainsi très naturellement. La géniale intro à l'orgue sur l'épileptique "Pretty Visitors", les splendides "Dance Little Liar" et "Jeweller's Hands" qu'aurait pu écrire The Coral : le rythme ne faiblit à aucun moment retenant l'attention de l'auditeur tout au long des 10 titres.
Un mot sur les paroles, splendides, qui confirment tout le bien que l'on pense d'Alex Turner abordant des faits et thèmes de sociétés avec un rare talent. On pense à Ray Davies mais aussi à Iggy Pop notamment sur "Dangerous Animals" (The way you keep me in pursuit / Shopping the heal of your boot / And you press it in my chest and you make me wheeze / Then to my knees you do promote me /I'm Pinned down by the dark) abordant le thème du sado-masochisme ou sur ce "Cornerstone" surréaliste où le personnage croît voir dans différentes choses la femme qu'il aimait (I thought I saw you in the rusty hook,/ Huddled up in wicked chair,/I wondered up for a closer/look And kissed who ever was sitting there. / She was close, /And she held me very tightly / Till I asked awfully politely,/please can I call you her name).


Le groupe arpente donc un nouveau territoire musical, s'ouvre de nouvelles portes comme si l'univers qu'ils avaient tissé sur les deux premiers albums était devenu trop exigüe pour eux. Les Arctic Monkeys ont changé de braquet, et passe du statut de jeunes loups talentueux à celui de groupe majeur de la scène britannique.

Frank

Tracklisting :

1. "My Propeller" 3:27
2. "Crying Lightning" 3:43
3. "Dangerous Animals" 3:30
4. "Secret Door" 3:43
5. "Potion Approaching" 3:32
6. "Fire and the Thud" 3:57
7. "Cornerstone" 3:17
8. "Dance Little Liar" 4:43
9. "Pretty Visitors" 3:40
10. "The Jeweller's Hands" 5:42


(http://www.myspace.com/arcticmonkeys)

Le lien deezer :
http://www.deezer.com/en/index.php?incr=1#music/arctic-monkeys/humbug-401361




1 commentaire:

  1. Ouaip, un chouette LP plein comme un oeuf, avec des titres plus serrés qu'une paire de boobs dans un corset made in Russ Meyer...Mmmm...enfin presque.

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