27 février 2010

Moonjellies - Inner Anger, Feather (2010)

L'album des Moonjellies tient du miracle, le genre de disque secrètement rêvé et que l'on désespérait d'écouter un jour. Si la scène rock française est bien plus vivace que l'on veut bien nous le faire croire, regorgeant de disques qui valent vraiment le détour, on ne pouvait en dire autant dans le domaine de la pop à de rares exceptions toutefois (My Raining Stars, Los Chicros...). Qui plus est quand on parle de pop racée, extrêmement soignée, en droite ligne de ces disques majeurs des sixties que sont Odessey & Oracles des Zombies, Forever Changes de Love, ainsi qu'une bonne partie des disques des Kinks, des Byrds, des Beach Boys sans oublier les Beatles bien entendu.
Bien sûr les Moonjellies n'atteignent pas (encore) les sommets des artistes précités mais ce Inner Anger, Feather vaut vraiment le détour. Déjà parce que ces gars là viennent de Tours et non de Liverpool, et que chanter dans la langue de Shakespeare sans que l'on est l'impression que le chanteur a une patate chaude dans la bouche n'est pas donné à tout le monde. Ensuite parce que si les influences du groupe sont manifestes, l'album d'une grande cohérence repose non pas sur un quelconque pastiche ou hommage aux artistes cités plus haut mais sur des compositions superbement travaillées. On sent qu'un soin tout particulier a été apporté à l'agencement des instruments. Là où d'autres auraient masqué sous des couches d'instruments la faiblesse de leurs compositions, chez les Moonjellies, on prend son temps pour placer au bon moment un violon, une mandoline, un tambourin ou un violoncelle.
S'il on ajoute à cela une production qui met remarquablement en valeur leurs morceaux, les Moonjellies ont de sérieux atouts à faire valoir.

Toute la première partie de l'album est intouchable : les choeurs et le cor de "Meeting Place", le délicat et aérien "You Don't Have To" porté par un piano et de subtils passages de violons, un "Come Across Your Shade" que l'on jurerait échappé de All Things Must Pass de Georges Harrison, l'enjoué "No Better Side Of The Dead" et ce "Man In A Crowd" sur lequel plane l'ombre du Loner, l'écoute de ces titres est un réel ravissement.
On est réellement bluffé par la beauté, le talent d'écriture et la qualité d'interprétation dont font preuve les Moonjellies.
La suite du disque oscille entre le très bon ("Stars Above You" ; "Summer Dress") et des pistes aux sonorités plus convenues moins personnelles, sur lesquelles on ressent moins la patte du groupe ("Pauline" ; "Sunrise"). Du coup on ressent une impression de déjà-entendue, dont on a du mal à se défaire. D'ailleurs, la fin d'album laisse un goût d'inachevé avec quelques pistes qui ne parviennent pas à nous convaincre définitivement ("Whispering Stone" et "Black Cloud") même s''il convient de relativiser au regard des sommets du début de l'album qui obscurcissent forcément un peu notre jugement.

Au final, on ne peut qu'être emballé par la qualité de ce disque qui démontre qu'on peut, y compris en France, avoir l'ambition de rivaliser sur ce terrain avec les artistes anglo-saxons tout en conciliant classicisme et modernité.
Avec ce premier disque, les Moonjellies mettent la barre très haut, on attend avec impatience la suite.

Frank

(http://www.myspace.com/themoonjellies)

L'album est en écoute sur deezer :
http://www.deezer.com/fr/music/moonjellies#music/moonjellies/inner-anger-feather-467816

Tracklisting :
1. Meeting Place
2. You Don’t Have To
3. Come Across Your Shade
4. No Better Side Of The Road
5. Night Of The Chinese Plastic
6. Man In A Crowd
7. Stars Above You
8. Pauline
9. Sunrise
10. Summer Dress
11. Whispering Stone
12. Black Cloud

la seule vidéo trouvée sur le net :


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