13 octobre 2010

Interpol - Interpol (2010)

Turn On The Bright Lights (2002) avait permis de découvrir un groupe inventif capable de s'approprier l'héritage de ses illustres prédécesseurs tout en apposant sa patte sur des compositions inspirées. 8 ans après l'album s'écoute toujours avec le même plaisir.
Voix affectée, basse ronflante et structurante (la marque de fabrique du groupe), des guitares finement ciselés et un batteur métronomique non dénué de finesse, le groupe avait tout bon. Et puis... plus rien ou si peu. Antics (2004) malgré une poignée de bons morceaux voyaient le groupe stagner ou pire avoir du mal à retrouver ce qui faisait le charme de son prédécesseur (on a jamais très bien compris d'ailleurs la côte de popularité de cet album). Our Love To Admire (2007) fut à cet égard une bonne surprise. Non que l'on retrouvait la grâce d'antan, mais le groupe arrivait à se renouveler quelque peu avec un son plus ample, une tonalité plus sombre et l'apparition de claviers plus marqués qu'à l'accoutumée pour un résultat mitigé mais encourageant pour la suite.
Il aura donc fallu attendre trois ans pour découvrir le "nouvel" Interpol. Retour aux sources ? Nouvelle voie ? Tel était le dilemme pour un groupe condamner à tenter d'égaler son premier album.
Premier constat, frappant, le groupe a complètement mis de côté ce son si caractéristique de la basse de Carlos Dengler qui apportait rondeur et chaleur aux compositions du groupe (rappelons quand même que l'idole de Dengler est Peter Hook). Les parties de basse n'apportent aucune plus value aux compositions de ce quatrième album. Surprenant quand on sait le rôle que joue la basse dans ce genre de production. A contrario le groupe a accentué la place accordée aux synthétiseurs, évolution déjà perceptible sur Our Love To Admire, mais qui deviennent ici omniprésents.
Paul Banks a toujours le même grain de voix mais curieusement on a l'impression qu'il traîne sa misère tout au long d'un album bien fade. Une piste comme "Memory Serves" est assez éloquente : au bout de trois minutes on en peut déjà plus et on espère que le morceau se termine au plus vite...
En fait le disque ne présente aucune aspérité, tout est lisse, terne. Il faut dire que ce n'est pas vraiment une surprise. Déjà les singles "Light" et "Barricade" extraits de l'album s'étaient avérés sans intérêt pour le premier nommé (dans le même registre on est loin des pistes des deux premiers disques), consternant pour le second avec ses grosses ficelles.
"Success", "Summer Well", "Always Malaise" "Try It On" ou "Safe Without" présentent un groupe qui n'est plus que l'ombre de lui même... Et pourtant ...et c'est souvent comme ça, c'est de l'ombre que sort la lumière : "All Of The Ways" morceau grandiloquent avec sa surenchère de claviers fait son effet avant "The Undoing" sans doute le meilleur morceau du disque dans une ambiance malsaine au possible (cet orgue !), preuve qu'Interpol reste un groupe capable d'innover.
Dommage qu'ils aient attendus le dernier morceau du disque pour le faire.
Un constat amer pour un groupe attachant.

Frank

Tracklisting :
1. Success
2. Memory Serves
3. Summer Well
4. Lights
5. Barricade
6. Always Malaise (The Man I Am)
7. Safe Without
8. Try It On
9. All Of The Ways
10. The Undoing

L'album est en écoute intégrale sur leur myspace :
http://www.myspace.com/interpol
et sur deezer :
http://www.deezer.com/fr/music/interpol#music/interpol/interpol-639123

Quelques Vidéos :



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