13 septembre 2011

S.C.U.M. - Again Into Eyes (2011)

Qu'il est loin le temps où SCUM évoluait dans un post punk gothique quelque part entre The Horrors et les Neil's Children certes parfois un peu brouillon mais éminemment personnel et sans concessions. Trois ans de mûrissement auront donc eu raison du SCUM première formule qui nous avait emballé en 2008 (voir le compte rendu de Mr Pop).
Désormais le groupe, assagi, semble avoir mis un peu d'eau dans son vin, convier Pulp et Echo & The Bunnymen (période Porcupine) à leur patchwork new wave so british. A la première écoute soyons clair on a été proche du rejet, la déception était immense, à la mesure des attentes que le groupe avait su initier. La prestation catastrophique à la Flèche d'or en juin n'a pas aidé non plus : compositions sans vigueur, jeu statique, chanteur qui en faisait des tonnes...
On a donc laissé tomber ce disque pour y revenir un mois plus tard, une fois la déception passée, en essayant de faire fi du passé.
Pour ce premier album on ne peut pas dire que Mute est fait les choses à moitié : le son est pétaradant, clinquant, tout est mis en place pour faire de SCUM the next big thing. Et il faut bien dire que le groupe ne manque pas d'arguments à faire valoir (ce qui serait malheureux vu la durée de gestation de ce Again Into Eyes). Musicalement, le groupe a beaucoup de points communs avec The Horrors à la différence qu'avec SCUM on a malheureusement souvent l'impression que le groupe croule sous le poids de ses influences.
Ce qui assorti d'une emphase au chant dont on se serait bien passé vient quelque peu plombé une partie des compositions. Le début d'album est ("Faith Unfolds" et "Days Untrue") ainsi gâché par une volonté de convier à la fête tant les fans de new wave tout en ménageant ses effets pour inonder les charts et donc in finé ratisser au plus large. Le résultat sans être indigne est assez anecdotique, tant d'autres groupes étant passés par là avant eux.
Et que dire de cet enchaînement de titres dans la seconde moitié d'album ("Sentinal Bloom", "Requiem", "Paris" et "Water Guitar"), soporifique au possible, un quarté de morceaux tout bonnement sans intérêt et même complètement incongru au regard du début d'album plus clinquant.

Pour autant S.C.U.M. arrive à surprendre ("Cast Into Seasons" et "Whitechapel" si on arrive à faire abstraction du timbre de voix un peu trop appuyée) et même enthousiasmer (si si) comme sur "Amber Hands" où le groupe laisse enfin de la place aux guitares et bien entendu "Summon The Sound" piste échappée de l'ancien répertoire du groupe et qui donne hélas bien des regrets...

On ne comprend d'autant moins la raison qui a conduit à exclure du tracklisting "Vision Arise" sorti en single il y a quelque mois et qui avait largement sa place ici.

On se retrouve donc avec un disque moyen, loin du chef d'oeuvre annoncé, contenant quelques trop rares bons moments. Le constat est celui d'un immense gâchis à la mesure de ce qu'est par ailleurs capable de réaliser S.C.U.M., un groupe qui ne manque pas de talent mais qui entre son identité musicale et truster les charts à finalement choisi. Dommage.

Frank

(http://www.myspace.com/scum1968)

Tracklisting :
1. Faith Unfolds
2. Days Untrue
3. Cast Into Seasons
4. Amber Hands
5. Summon The Sound
6. Sentinal Bloom
7. Requiem
8. Paris
9. Water
10. Whitechapel

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