22 juin 2012

Dylan Shearer - Porchpuddles (2012)

Cela fera six ans début juillet que Syd Barrett nous a quitté, quarante-deux depuis son ultime album solo. Et pourtant son héritage n'a sans doute jamais été aussi évident qu'aujourd'hui. Et ce n'est pas les artistes de la prolifique scène californienne qui diront le contraire tant son influence est prégnante sur bon nombre de ces groupes.
Parmi ceux-ci, Dylan Shearer est sans doute celui qui doit le plus au britannique : même univers de comptines, même chant faussement empreint d'amateurisme, même façon inimitable de produire des mélodies simples et mélancoliques. A ce titre ce Porchpuddles est une réelle surprise. Rarement on aura vu quelqu'un se lancer dans une telle entreprise : marcher dans les pas de l'ex-chanteur du Floyd.

La tâche est délicate, presque insurmontable imaginait-on, mais Dylan Shearer s'en sort la plupart du temps avec brio. Rayon influence, on aurait pu également citer Skip Spence pour cette capacité à distiller des mélodies poignantes comme jusqu'à présent seul, de nos jours, Tim Cohen avait réussi à en produire.
D'ailleurs Dylan Shearer partage plus d'un point commun avec le leader des Fresh & Onlys. Même ambiance cotonneuse, même timbre hypnotique (la voix de Shearer envoûte dès les premiers instants d'"Afterwhile"), même attrait pour des productions éthérées au service de compositions hors du temps.

Pour autant, et comme pour le A Glad Birth Of Love de Tim Cohen (Aka Magic Trick), il faut laisser le temps à ces mélodies de trouver leur chemin dans l'esprit de l'auditeur. Porchpuddles est de ces disques, contemplatifs, qui ne révèlent leurs sucs qu'au prix d'une écoute attentive, quasi religieuse.
Si on pourra reprocher au disque une trop grande linéarité en face A ("Vacancies" et "Tardy Party" peinant à succéder au magnifique "Afterwhile"), susceptible d'entraîner une forme de langueur, la face B du disque n'est que ravissement. "Cutting Through", "Alright, Already", "Quartz Trails" qu'aurait pu écrire Ray Davies ou "Lostlore (Tinsel Mine)" sont de purs moments de grâce.

Avec ce disque, on découvre un nouveau magicien californien, amoureux d'une pop psychédélique, mélancolique et finement ciselée ; un alter-égo à Tim Cohen, et ce pour notre plus grand plaisir.
Parfait en attendant, d'ici quelques semaines, le prochain Magic Trick.

Frank

PS : l'album est sorti sur le très bon label Empty Cellar records.

Tracklisting:
Face A: Afterwhile / Vacancies / Tardy Party / Where I've Gone / That's All, Folks
Face B: Cutting Through / Alright, Already / Quartz Trails / Lostlore (Tinsel Mines) / Walked Away



5 commentaires:

  1. J'aime beaucoup, merci pour la découverte.
    Similitudes flagrantes avec Tim Cohen mais je trouve ce Dylan Shearer plus cotonneux à première écoute...

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    1. oui il n'y a pas ce côté clair/obscur qui fait le charme des enregistrements de Cohen. En tout cas je suis sous le charme de ce disque.

      Frank

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  2. J'aime également la pochette...
    Où peut-on se le procurer en version CD? Est-ce possible au moins?
    Merci pour la chro' de cette jolie trouvaille.

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    1. A ma connaissance il est sorti pour l'instant qu'en LP (http://www.endlessnest.com/store/index.php#dylanshearer), c'est une édition limitée à 500 exemplaires. ils éditeront peut être une version cd ensuite...

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  3. Personne n'aurait un plan pour que je puisse télécahrger l'album en attendant une possible sortie CD?
    Je ne le trouve nul part sur la toile.
    Please help...

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